Comment créer une micro-crèche

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Le statut de stagiaire en Etablissement d’Accueil du Jeune Enfant, l’enjeu de la réforme...

enfants13.jpg "Un projet de réforme du statut des stagiaires est actuellement étudié par le Sénat. Entre sous – exploitation et surexploitation, la place du stagiaire dans une entreprise est à ce jour très mal définie."

Actualité publiée dans "Emploi et formation" le 21/03/2014

Un stage dans la petite enfance, l’expérience de Jérémy

Dans les entreprises privées comme publiques, l’image du stagiaire est trop souvent négative, associée tantôt à un petit jeune chargé du café et des photocopies ; tantôt à un professionnel bon marché. Alors qu’une réforme est en cours d’adoption par le Parlement, nous nous sommes intéressés à ce qui se passe dans les structures d’accueil de la petite enfance. Nous avons donc posé quelques questions à Jérémy, jeune professionnel étant passé par la phase "stagiaire".

Trois types de stages en EAJE

Vous êtes éducateur de jeune enfant (EJE) diplômé depuis le mois de juin et exercez désormais dans une structure multiaccueil.

Concrètement comment se passe un stage en EAJE ?

Il existe plusieurs types de stages en EAJE [établissement d’accueil du jeune enfant] :

  • Il y a les stages d’observation proposés aux jeunes en collège ou lycées, mais ça peut être aussi des demandes de stages spontanés. En général, ils durent 3 ou 4 jours. L’objectif ici est de prendre connaissance avec le monde du travail et donc notamment dans les EAJE. Le stagiaire observe tout en étant en retrait. Les demandes pour ce genre de stage sont très nombreuses et sont fixées des mois à l’avance. Il peut parfois y avoir 2 à 3 stagiaires (voir plus ?) en observation par jours, ce qui n’est pas simple à gérer pour les professionnels et pas forcement idéal pour les enfants qui voient défiler devant eux plusieurs visages d’inconnus
  • Viennent ensuite, les stages plus ou moins longs de 1 à 4 semaines dans le cadre de petites formations d’aide à la personne ou de DUT, CAP par exemple. Là, le stagiaire a des objectifs de stage précis comme travailler les techniques de change, donner des repas, accompagner à la sieste… Il doit mettre en pratique ce qu’il a pu voir en théorie, accompagné toujours d’un professionnel pour le guider. Cela demande du temps pour le professionnel référent. Idem, il peut y avoir parfois plusieurs stages de ce type en même temps
  • Puis pour terminer,  les stages plus longs de 2 mois à 6 mois ou plus. Ils concernent notamment les EJE, mais aussi d’autres formations professionnelles des métiers de la petite enfance. Ce sont des stages qui nécessitent un plus grand accompagnement, avec bien souvent des dossiers de stage, des actions à mettre en place auprès des enfants ou des familles, des bilans réguliers… Il peut aussi y avoir des visites de stage par le centre de formation. Autant dire qu’ici aussi cela demande au professionnel référent une certaine disponibilité et un sens de l’accompagnement.

Dans tous les cas, un stagiaire n’entre pas dans l’effectif à proprement parler de l’encadrement des enfants. Ils sont là « en plus » et les professionnels ne devraient pas compter sur eux. Ils sont là avec des objectifs d’apprentissage et de professionnalisation. Les structures ont un devoir d’accompagnement et de formation. Un stagiaire ne devrait jamais rester seul avec des enfants par exemple.

 

"Dans tous les cas, un stagiaire n’entre pas dans l’effectif à proprement parler de l’encadrement des enfants. Ils sont là « en plus » et les professionnels ne devraient pas compter sur eux." micro-crèche2.jpg

 

Des actes accompagnés ou réservés aux professionnels

Dans le secteur de la petite enfance, les stagiaires sont amenés à travailler sur un public très réactif, les enfants. Certaines tâches comme le change, le coucher et le repas sont des moments intimes pour l’enfant en plein développement et qui a besoin de repères.

Pour Jéremy, il faut attendre que les enfants se soient familiarisés avec le stagiaire avant de lui proposer, dans un premier temps, d’assister à ce genre de moment puis d’y participer. « En fait, il faut toujours penser aux enfants d’abord et c’est en observant la relation qu’ils entretiennent avec le stagiaire que l’on peut décider, si oui ou non, il peut faire telle ou telle chose (et s’il en est capable aussi). Dans tous les cas, le stagiaire n’est jamais seul ».

Malgré cela, de nombreuses structures continuent d’attribuer de trop grandes responsabilités à leurs stagiaires.

En tant que stagiaire, Jéremy a pu tester les limites du système actuel et être amené à gérer seul un groupe d’enfant. Une très mauvaise chose pour cet EJE : « J’étais en difficulté et personne n’était en mesure de m’aider. Les accidents auraient pu vite arriver et si tel avait été le cas, j’aurais pu totalement perdre confiance en moi. Pour les éducateurs, ces moments seraient “formateurs”, mais je ne suis pas d’accord du tout ».

Aujourd’hui professionnel, Jeremy est amené à encadrer à son tour des stagiaires et reste ferme sur les responsabilités à confier à ces futurs diplômés. « Là où mon regard a peut être évolué », explique Jérémy « c’est sur le temps et l’énergie que cela demande. Je ne réalisais pas à quel point accompagner un stagiaire demandait autant de disponibilité. Je n’avais pas réalisé aussi à quel point pour le professionnel cela peut être enrichissant. C’est pourquoi trop de stagiaires n’est bénéfique pour personne ».

Une réforme des stages pour recadrer les choses

La mauvaise exploitation des stagiaires est régulièrement discutée. Actuellement, une nouvelle réforme est en cours d’adoption. Le projet de loi tendant au développement, à l’encadrement des stages et à l’amélioration du statut des stagiaires, a été adopté par l’Assemblée nationale le 24 février 2014. Le texte est désormais dans les mains du Sénat qui pourra soit l’adopter, soit le renvoyer devant l’Assemblée nationale. Le projet sera discuté en séance publique au cours de la séance du mardi 29 avril 2014.

Dans leur version, les députés ont adopté, entre autres :

  • la mise en place d’un quota maximum de stagiaires suivant la taille de l’entreprise ; le droit à congé pour tous les stages de plus de 2 mois ;
  • la possibilité, en cas de grossesse, de paternité ou d’adoption, de bénéficier de congés et d’autorisations ;
  • le droit à des tickets restaurants ainsi qu’à une prise en charge partielle des frais de transport ;
  • l’interdiction de confier au stagiaire des tâches dangereuses pour sa santé ou sa sécurité ;
  • de même, les députés ont validé le fait qu’aucune convention de stage ne puisse être conclue pour exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent, pour faire face à un accroissement temporaire de l’activité de l’organisme d’accueil, pour occuper un emploi saisonnier ou pour remplacer un salarié en cas d’absence ou de suspension de son contrat de travail.

 

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A bienôt

Amicalement

Johann



23/03/2014
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